La lettre ⵣ (Z du tifinagh), alphabet berbère désigne l’« homme libre» — amazigh en berbère, imazighen au pluriel —, nom que se donnent les Berbères. Il est actuellement présent sur le drapeau berbère officialisé en 1998 pour symboliser le « peuple » amazigh. Ce drapeau n’est pas national, mais culturel . Le bleu représente la mer, le vert les montagnes, le jaune le Sahara. La lettre ⵣ, en rouge, représente le sang des Amazighs, « les hommes libres ».
Un peuple qui n’a pas de nation : les berbères sont au départ une mosaïque de peuples qui allaient de l’Égypte au Maroc. Mais l’Afrique du Nord a connu la conquête romaine, la christianisation, puis l’invasion par les vandales, puis la conquête arabe et ses corollaires l’islamisation et l’arabisation, sans oublier le passage des ottomans et la colonisation moderne. Il en résulte du point de vue linguistique la coexistence dans ces pays d’une langue officielle -l’arabe venu du Moyen Orient-, de dialectes maghrébins résultant du brassage linguistique, et de dialectes berbères -kabyle , riffain, chleuh, touareg- disons tamazigh qui ont un système d’écriture commun qui est pré-islamique. Quand au peuple amazigh si l’on y rajoute la diaspora liée à l’émigration au 20 ° siècle il est dans le monde entier .
Maroc | 12 millions1,2 |
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Algérie | 7,5 millions1 |
Mali | 800 000 |
Niger | 750 000 |
Mauritanie | 680 000 |
Libye | 470 000 |
Tunisie | 90 000 |
Égypte | 5 000 à 10 000 |
Europe | plus de 2 millions |
France | 1,5 à 2 millions3 |
États-Unis | 3 000 |
Canada | 2 000 |
Population totale | 25 millions env1,2 |
La majorité des Maghrébins sont d’origine berbère. Certaines régions marocaines et algériennes sont de langue et de tradition berbère..: le Rif , la Kabylie pour ne citer que ces deux exemples connus. Les berbérophones représentent 35% de la population algérienne, 40% de la population marocaine. Or après le départ des colons la politique linguistique dans tous les pays décolonisés s’est traduite par une arabisation massive de l’administration et de l’enseignement, au détriment des dialectes nationaux et du tamazigh.
On comprend aisément que la pilule ne passe pas. En Mars 1980 les Kabyles d’Algérie ont donné de la voix, brisant le tabou linguistique et culturel, réclamant l’officialisation de la langue tamazight et la reconnaissance de l’identité et de la langue berbère. Il s’agissait du premier mouvement populaire d’opposition aux autorités depuis l’indépendance du pays en 1962.
Qui a oublié Idir et son avava inouva ?
ou les merveilleuses Djurdjura?
Les Djurdjura chantent la liberté et l’identité, une identité qui n’a rien à voir avec l’image que trop d’Européens ont des peuples d’Afrique du Nord , qu’on ne devrait en aucun cas appeler « Arabes » . Le mouvement amazigh a rapidement gagné le Maroc, la Tunisie et plus récemment la Lybie, partout synonymes de révolte contre l’oppression et le sectarisme.
Invités par l’Association Mondiale Amazigh quelques diwanais ont commémoré dignement le Printemps Amazigh autour d »un couscous berbère bien sûr. Les convives font le signe berbère de la victoire avec trois doigts. Chaque doigt possède une signification. Awal, ichal, afgan : la langue, la terre et l’homme.
Diwan-Centre amazighe jusqu’au bout des doigts.